Danger : l'âge de départ à la retraite bientôt relevé ?

Publié le par Section de Lille Fives

L'âge de départ à la retraite bientôt relevé ?


Le Premier ministre François Fillon a estimé lundi matin que repousser l'âge légal de la retraite «n'était pas une question taboue» et que le sujet «méritait un débat national», en marge d'une visite au salon aéronautique du Bourget.

«Autour de nous, dans tous les pays européens, on a repoussé l'âge légal de la retraite. Donc cette question n'est pas une question taboue», a déclaré François Fillon.

«C'est une question qui mérite un grand débat national. J'ai déjà indiqué que c'est une question qui devrait faire l'objet d'un débat dans le cadre d'une élection présidentielle ou d'une élection législative», a-t-il ajouté.

Le 15 mai, François Fillon avait déjà évoqué son «rêve» de «voir la gauche et la droite, les syndicats et le patronat, se rassembler ensemble par exemple pour décider d'une réforme des régimes de retraite portant à 67 ans l'âge de la retraite», ajoutant cependant: «Je ne dis pas que mon souhait, c'est de la porter à 67 ans. Mon souhait, c'est que nous soyons capables» de conduire ensemble des réformes absolument stratégiques».Le premier ministre a réagi aux propos tenus par Brice Hortefeux lors de l'émission «Dimanche soir politique»


Hortefeux lance le débat

Le ministre du Travail y a présenté dimanche le relèvement de l'âge de la retraite parmi les «pistes» sur la table lors du prochain débat sur les retraites l'an prochain, tout en précisant ensuite «qu'elle n'engage en rien le gouvernement».

«Comme on sait que si on ne fait rien on va dans le mur, il n'y pas aujourd'hui à ma connaissance 36 solutions, il y en a trois : diminuer les pensions -est ce que vous sentez aujourd'hui dans le pays les gens prêts à cela ?- augmenter la durée de cotisation, reporter l'âge de départ à la retraite comme l'ont fait les Allemands sur une trentaine d'années jusqu'à 67 ans», a expliqué Brice  Hortefeux lors de l'émission «Dimanche soir politique» (France Inter/Le Monde/I-Télé).


Thibault accuse le gouvernement «d'épouser les positions du Medef»



Les représentants syndicaux ont eux réagi bien différemment aux propos de Brice Hortefeux. Invité du 7/10 de France Inter, François Chérèque a accusé le minstre du Travail de «zapper la crise et de vouloir faire diversion en parlant d'autre chose, comme si le plus dur était passé», sans toutefois se prononcer sur la possibilité d'un relèvement de l'âge légal de départ en retraite.

Plus vindicatif, le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault a soupçonné le ministre du Travail Brice Hortefeux, lundi sur LCI, d'épouser «la position du Medef» quant à un éventuel relèvement de l'âge de la retraite. Or, a-t-il souligné, «c'est une mesure qui n'aurait comme conséquence que de diminuer les pensions». En outre, «il va être très difficile de dire aux jeunes (...) : désolé, il n'y a pas de place pour vous, ceux qui sont déjà au travail vont devoir rester (...)», a ajouté Bernard Thibault.


Le Medef favorable à la retraite à 63,5 ans


 


La présidente du Medef, Laurence Parisot, s'est prononcée à plusieurs reprises pour un relèvement à 62 ans, voire 63,5 ans.

Lors de la négociation sur les retraites complémentaires, en mars, la délégation patronale avait réclamé un report à 61 ans, avant de consentir au statu-quo jusqu'à 2010.Le patronat met en avant la situation financière délicate du régime des retraites, confronté à l'allongement de la durée de vie. Un équilibre ne serait envisageable en 2020 que dans un scénario très optimiste, notamment de plein emploi, avait estimé l'an dernier le COR (Conseil d'orientation des retraites), qui regroupe experts et partenaires sociaux.

 

La crise fait maintenant peser une hypothèque majeure sur un scénario rose, avec un déficit de la branche vieillesse de la Sécurité sociale prévu lundi à 7,7 milliards d'euros.


60 ans, âge légal de départ à la retraite depuis 1982


 


Les réformes successives des retraites, mises en route en 1994 par Edouard Balladur, en 2003 par François Fillon (alors ministre du Travail) et en 2007-2008 par Xavier Bertrand n'ont pas touché à l'âge légal au dessus duquel il est possible de partir à la retraite, fixé à 60 ans depuis 1982.

Ces réformes ont en revanche allongé progressivement la durée de cotisation exigée pour bénéficier d'une retraite à taux plein, qui était de de 37 ans et demi de cotisations avant 1994 et qui sera de 41 ans en 2012.

Jugeant ces mesures insuffisantes pour retarder l'âge du départ effectif à la retraite de la plupart des salariés, le patronat réclame un relèvement de l'âge légal de la retraite, ce à quoi s'opposent les syndicats. Par ailleurs, l'âge auquel un employeur peut mettre un salarié d'office à la retraite a été relevé par le Parlement au 1er janvier dernier de 65 ans à 70 ans.

 

La position du Parti Socialiste 

Marisol Touraine, secrétaire nationale du PS à la santé et à la sécurité sociale, déplore lundi le «revirement» du gouvernement sur l'âge de la retraite.


Dans une déclaration à l'AFP, Mme Touraine juge que «le gouvernement s'était engagé à ne pas toucher à l'âge de départ en retraite l'année dernière en indiquant que c'était un débat de présidentielle ou de législatives"

On ne peut être que surpris de ce revirement car l'anniversaire de 60 ans pour un départ en retraite est un pilier symbolique de notre pacte social».

 

 

«Nous socialistes sommes tout à fait prêts à réfléchir à notre régime de retraites et à leur financement, mais les réformes pour être acceptées doivent être justes, et on ne voit pas trace de justice dans ce qui est proposé», a dit Marisol Touraine.


La députée d'Indre-et-Loire fait valoir que «les bénéficiaires du bouclier fiscal ne contribuent pas à l'équilibre des comptes de la sécurité sociale et les salariés de plus de 55 ans n'arrivent pas à se maintenir dans l'emploi».


 «Paradoxal» et «incohérent»


«Quelle signification de leur dire qu'ils devront travailler jusqu'à 67 ans si à 55 ans, les entreprises les mettent dehors», a ajouté Mme Touraine qui qualifie ceci de «paradoxal» et d'«incohérent».


«Parler de réforme des retraites, cela veut dire aussi mettre sur la table la question de la pénibilité. le Medef a refusé de conclure une négociation sur le sujet. Le gouvernement s'était engagé à légiférer et ne l'a pas fait», déplore-t-elle.

Or, selon la députée, «la question de la pénibilité est directement liée à la question d'une réforme des retraites qui soit juste».


Benoît Hamon y voit un "tour de vis"


Que François Fillon veuille "un débat national" sur le report de l'âge de la retraite est la preuve que "les projets de démantèlement des droits sociaux sont toujours à l'ordre du jour" pour le porte-parole du PS.

 

Benoit Hamon (Sipa)

 

Le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon, a estimé, lundi 15 juin, que la proposition de François Fillon d'ouvrir le débat sur la prolongation de l'âge de la retraite à 67 ans, révèle la volonté du gouvernement de procéder "à sévère un tour de vis" social.

"On avait pronostiqué pendant les élections européennes le risque d'un coup de bambou sévère pour les Français en cas de victoire politique de la droite française et européenne. Même s'il s'agit d'une victoire en trompe l'oeil, François Fillon confirme aujourd'hui ce que nous redoutions", a déclaré à l'AFP Benoît Hamon.

Selon lui, "les projets de la droite de démantèlement des droits sociaux des salariés sont toujours à l'ordre du jour" et "il faut s'attendre à un sévère tour de vis de la part de la droite pour faire payer l'addition de la crise financière, économique et sociale aux Français, salariés et retraités".

"Pas une question taboue"

Benoît Hamon estime que "la question du financement des retraites est sérieuse" mais il "trouve effarant que le Premier ministre ne l'envisage que sous l'angle d'une remise en cause des droits des salariés". "Le fardeau repose toujours sur les épaules des mêmes".

"Le Premier ministre n'envisage pas la mise à contribution des revenus qui sont exclus du financement de la sécurité sociale, comme les stocks-options", ni "l'élargissement des cotisations patronales à la valeur ajoutée". Il ne pose pas la question de faire "l'inventaire de toutes les exonérations patronales qui empêchent un financement pérenne de la sécurité sociale", dénonce Benoît Hamon.

(nouvelobs.com avec AFP)

 

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D
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L
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