22 novembre : La France pleure Roger Salengro, militant de la section de Fives
La voix brisée par l’émotion, Léon Blum parle au nom de tous, explique la souffrance de son ami et fustige la calomnie : " Comment confondre la calomnie ? On s’épuise à chercher le moyen d’établir la vérité. On cherche, on ne trouve pas. Il n’y a pas d’antidote contre le poison de la calomnie. Une fois versé, il continue d’agir, quoiqu’on fasse dans le cerveau des indifférents, des hommes de la rue. Il pervertit l’opinion par le goût du scandale. Tous les bruits infamants sont soigneusement recueillis et avidement colportés. On juge superflu de vérifier, de contrôler. On écoute et on répète, sans se rendre compte que la curiosité et le bavardage touchent de bien près à la médisance, que la médisance touche de bien près la calomnie et que celui qui publie ainsi la calomnie devient un complice du calomniateur ".
Combien sont-ils, à 15 heures, à accompagner Roger Salengro au cimetière de l’Est ? 1 million de personnes. Jamais Lille n’a connu et en connaîtra ensuite un tel rassemblement, qui reste à jamais gravé dans la mémoire des socialistes.